Il est dit que lorsque Enëllï vint au monde, ce fut pour régner sur la nation elfique toute entière. Il est dit par ailleurs que son frère Lotellâ, jaloux du pouvoir de sa soeur, partit en guerre contre elle. Lors de cette guerre fratricide, Enëllï comme Lotellâ moururent.
Qelstë et Belqstë, qui inondaient alors le monde de leur éclat, en conçurent une vive douleur, et un vide aussi profond que celui de l'univers emplit leurs coeurs. Qelstë et Belqstë pleurèrent leurs enfants pendant une année entière.
Durant cette période, Belqstë continua sa course dans le firmament, mais son éclat en fut terni. Pendant sa cours diurne, ses larmes se répandaient dans le firmament. Des lumières percèrent désormais le manteau de jais du firmament nocturne: les larmes de Belqstë avaient donné naissance aux étoiles.
Qelstë, ressentant une douleur trop forte, détourna son visage de ce monde où avaient péri ses enfants. Pendant toute une année, l'astre lunaire fut invisible aux yeux de tous. Les larmes de Qelstë s'échouèrent sur les sommets notre monde, où elles donnèrent naissance à visel, ou blanchétoile. Cette fleur éclaira le monde pendant l'année où Qelstë se cacha aux yeux de celui-ci, leur éclat répondant à celui des étoiles.
Belqstë, afin de guider les âmes errantes de leurs enfants jusqu'à Qelstë, fit une rivière de myriades de ses larmes. C'est depuis lors que les Elfes qui décèdent empruntent cette rivière, qu'ils nomment Eau-delà, afin de rejoindre l'obscurité apaisante du sein de Qelstë.
Ses enfants auprès d'elle, Qellstë sécha ses larmes et revint éclairer les nuits de ce monde. Depuis lors, les étoiles éclairent la nuit en permanence; quant aux blanchétoiles, elles brillent uniquement lorsque Qelstë, à intervalles réguliers, détourne son visage de ce monde, se remémorant la perte de ses enfants.